vendredi 29 mai 2009

Corse - Oléron : retour hauturier

Samedi. C'est le jour J du retour en Corse. 3h30 de vol prévu. Objectif : rallier directement la Corse depuis ma base ulm française, avec 2h sur l'eau. Réveil à 6h30. Petit déj' chez Michel. Je décolle à 9h30 de Pourrières et active mon plan de vol avec Marseille info. Cap vers la côte. Autant le dire franchement : la météo est quasiment parfaite et l'ulm -je le crois- est fiable, assez en tout cas pour tenter cela. Mais si le moteur s'arrête, si un volatile percute le chariot, si quelque chose se décroche et part dans l'hélice, alors le tout va bien se transformera, de manière certaine, en tout va très mal. J'en ai conscience. Que ce soit en traversant vers la Sardaigne ou l'Italie, le survol maritime a ses dangers propres et ses sanctions, graves. Plus la distance à franchir sera grande, plus la condamnation pourra être définitive. Je passe Saint-Tropez. Je peux encore changer d'avis. Tous les paramètres sont dans le vert. J'ai l'équipement maritime nécessaire. J'assume mon destin pour les deux heures de mer qui arrivent. C'est un choix totalement personnel. Sans passager. Je bouge peu, concentré et détendu à la fois. On vole lorsque l'envie de voler est plus forte que la peur de voler. Cap vers Merlu, point de report VFR immatériel perdu en mer. Point Lerma, je quitte Marseille info mais n'obtiens pas le contact avec Nice, des avions font le relais et je valide avec mon transpondeur les consignes. Point Omard, la contrôleuse me fait couper avant Merlu et je gagne donc 10mn. Tout va bien à bord. Point MC, je distingue lentement la Corse, finalement si proche, j'actionne la musique et profite sereinement de la Balagne qui grandit et semble vouloir m'accueillir. Encore quelques kilomètres pour être en finesse de la côte. Encore quelques minutes. C'est fait. Je suis de nouveau au-dessus du sol. Rocailleux, en pente et peu vachable, mais au-dessus du sol quand même ! Verticale Calvi à 2000m, j'évite les reliefs puis survole Corté. Hop, hop ! Me voilà de retour sur mon île, qui me semble plus petite qu'au départ. Mais encore plus belle car elle reste une merveille de contrastes, de couleurs, de formes, d'ambiance. J'entame ma descente dans la plaine orientale, heureux de revoir mes quartiers avec une quantité de souvenirs à faire pâlir mes dernières nav' solo. 27 heures de vol. 2800km. L'ulm a consommé 329 litres de carburant, soit 12,2 litres/heures. Une balade sans soucis. Atterrissage. Personne en vue. J'ouvre la bulle, range mes affaires et quitte mon ulm, qui a si bien porté pendant 9 jours ma soif de découverte. Un ulm facile et qui veut bouffer des bornes. Il a faim et j'ai encore soif. Par rapport à mes anciennes navs, je ne suis pas du tout fatigué à mon retour. Merci le Tanarg 912 et la Ixess 13. Un petit regret par contre, les piles de mon appareil photo perdaient leur charge avec le froid en altitude, et du coup, je n'ai pu faire que trop peu de photos. Avec le carburant, l'hôtel et des petits achats, mon budget pour 10 jours de vacances aéronautiques à visiter les copains est hyper raisonnable : moins de 500€. Bon, si j'ajoute le prix de l'ulm, là, c'est sûr le calcul ne tient plus la route ! Depuis Oléron, si j'avais continué ma balade sans prendre la route retour, j'aurais pu arriver à Gibraltar, Amsterdam ou Dublin, au choix. Cela ouvre bien des horizons pour le futur. Que mes accueillants amis soient ici remerciés, ainsi que les hommes et femmes qui m'ont aidé à poursuivre ma route.

mercredi 27 mai 2009

Corse - Oléron : 4ème partie

Vendredi. Le vent a soufflé toute la nuit. Je dois décoller tôt et je loupe donc Stéphanie et Grégory Meyrieu de quelques heures. Nous avions prévu de nous voir mais cela sera pour une prochaine, j'espère ! Décollage sous l'œil un peu inquiet d'Yvon. Le vent est soutenu mais les turbulences restent raisonnables. Je tente la nav' en ligne droite malgré tout pour gagner du temps. Je vole à 70km/h pour 120 au badin. Quelques nuages sur ma route présagent un mode "arrosage". Pour avoir testé le Tanarg sous une pluie moyenne (Yves, tu t'en souviens ?!), je sais qu'il vole bien et me protège correctement. Je passe donc sous les nuages et quelques brassées plus tard, la route se poursuit au sec. 90km/h, c'est mieux. Je survole alors les étonnantes dentelles de Montmirail puis le mont Ventoux, avant d'arriver à la base de Pourrières, à proximité de la belle montagne Sainte-Victoire, où ma vitesse redevient correcte. La piste est un peu courte, 250m. Mais après avoir volé presque tous les jours, on se surprend soi-même. Comme quoi, pour mieux voler, il faut voler ! Approche et posé, les doigts dans le nez. Je retrouve avec plaisir Michel Lerda, son épouse et François Vivien. Le club fait une sortie resto car Samir Elari est là pour deux jours de présentation (j'avais donc calé ma nav' retour sur cette date et sur cette base ulm grâce à la complicité de Michel) Dans l'après-midi, Samir nous fait essayer le mini pendulaire monoplace Dragonfly qu'il importe d'Angleterre. Super compact, bien pensé, tout mignon et tout léger, je craque devant. Je n'ai jamais essayé si petit. Si le mien fait 255kg et 100cv, celui-ci pèse 120kg pour 18cv. Il décolle très facilement et le moteur est suffisant. Je me régale comme un gosse et la prise en main est très rapide (20 mètres…). Ce PULMA est un vrai jouet, très attachant et j'y découvre un plaisir du vol bien particulier, proche des sensations du paramoteur si mes souvenirs de 2001 sont encore bons. Je le laisse à regret à Samir, mais je le garde dans un petit coin de ma tête… Après une très agréable soirée avec Michel et sa famille, je m'endors paisiblement.

mardi 26 mai 2009

Corse - Oléron : 3ème partie

Jeudi.
Je quitte Argenton et les amis.
La météo annonce du mauvais temps arrivant par le sud-ouest. Je pars comme prévu le matin pour Romans et laisse le mauvais temps sur ma droite. Je passe au-dessus des couloirs militaires RTBA actifs. Le temps est calme, l'air limpide, le Rotax chante derrière et avale sans rechigner les kilomètres, admirable.
Une petite pause à Maringues puis contact avec Clermont Info, toujours le calme puis un peu de vent. Des cumulus se forment doucement. Saint-Etienne Info, je suis un peu secoué, la Ixess 13 est un régal absolu dans les turbulences. J'arrive à 14h vers Romans. Cela sent l'été, la température grimpe ! J'ai le contact radio avec Yvon qui est en vol et nous décidons de nous poser à Chatuzange-le-goubet, petite base proche. Céline est là aussi. J'éternue, le pollen est arrivé en quelques jours. Nous effectuons un aller-retour à Romans et puis nous laissons les ULM pour la nuit à Chatuzange. Les hangars sont en hauteur et nous devons grimper un chemin de graviers pour y accéder, très drôle ! Ensuite, réunion au MacDo pour débriefer (mon dernier MacDo, c'était en sardaigne avec Céline, ça nous manquait).
La météo du soir indiquant des cumulonimbus sur ma route et celle du lendemain du vent, jusqu'à 70 km/h, je choisi le vent (gloups…) et passe comme prévu la soirée chez Céline et Yvon. Clémentine est devenue une grande fille. Elle parle bien et… beaucoup ;) Apéritif, on refait les anciennes nav' en Corse, Clémentine joue avec le parasol, dîner puis une bonne nuit de sommeil s'annonce.

vendredi 22 mai 2009

Corse - Oléron : Fort Boyard

Corse - Oléron : nav' vers Oléron

Mercredi.
Petit plaisir insulaire.
Aller-retour à Oléron avec Arnaud dans la journée. Dès 9h, la couche matinale est dense et se dissipe péniblement. Un vol solo facilement dans la base des nuages (300m) me confirme d'attendre encore puis nous décollons à midi passé avec un plafond plus relevé.
Les champs se succèdent durant 2 heures à basse altitude, puis les éoliennes portées sur la carte aéronautique nous annoncent la proximité de la côte atlantique.
L'océan atlantique ! NewYork est "droit devant", en volant 54 heures…
A 14h30, nous sommes donc plus simplement en finale sur l'aérodrome de Saint-Pierre d'Oléron.
Le survol de Fort Boyard restera un bon moment, on chante le générique de l'émission dans nos casques. Personne ne nous entend, à part peut-être le Père Fouras dans sa vigie ? Arnaud est heureux de mettre pied à terre, deux heures pour une première Nav', c'est toujours un peu long…
En route vers la ville, nous arrêtons une voiture à un croisement -au culot- plutôt que de tendre le pouce. Avec un sourire, ça marche ! Nous déambulons ensuite dans la rue piétonne, on déjeune relax sur une terrasse. Retour en taxi (8€) vers l'aérodrome car nous avons un bidon d'essence odorant en plus.
Le ciel du retour est plus dégagé. Les jolis marais entre Bois Fleury et Boyardville, Fort Boyard de nouveau, les éoliennes, les champs, les champs, les champs… Nous faisons une halte pipi-café à Couhé-Vérac, où nous sommes très aimablement reçu, on frôle la zone interdite de la centrale nucléaire EDF de Civaux puis rentrons en fin d'après-midi sans traîner davantage car les filles nous attendent pour dîner.

lundi 18 mai 2009

Corse - Oléron : 2ème partie

Samedi 2 Mai. Je me lève encore à 5h. En voulant sortir de l'hôtel, je trouve la porte d'entrée fermée et une grille bloquant l'accès à la réception. Pas de panneau indicateur de la marche à suivre et les issues de secours sont inexistantes. Je rentre dans les autres chambres -vides- et essaie de trouver un plan B (fenêtre ? balcon ? rambarde ?…). Finalement, je retourne dans ma chambre et récupère les clés que j'avais failli envoyer derrière la grille. La petite clé de l'entrée est également sur le trousseau mais personne ne m'a prévenu. Je marche ensuite 4km à la fraîche (altitude 1100m) afin de rejoindre l'ulm. Le stop ne fonctionne pas de bonne heure… Autre surprise à l'arrivée. Mon aile est couverte de givre. Avant de décoller, j'attends que le soleil se lève au-dessus des reliefs et je perds une bonne heure pour que mon aile évapore. N'ayant jamais eu ce cas à traiter en Corse, je me dis volontiers que cela doit moins bien voler… La piste est encaissée dans une vallée entre d'immenses reliefs. Je suis envoûté par la beauté des lieux, c'est somptueux. Pleine puissance, les 100cv du Rotax me permettent un taux de montée excellent. Je sors du goulet, passe près de Gap, du lac de Serre-Ponçon, franchis le col de Lus-la-croix-haute, aperçois le Mont Aiguille (dans le massif du Vercors, où s'était posé le grand pilote de montagne Henry Giraud, il y a plus de 50 ans) et arrive à Romans où je retrouve Yvon et Céline pour un refuelling. C'est un drôle de coin à vent ! Les copains sont donc là et cela fait vraiment du bien de les voir. Cela me rappelle de bons souvenirs. Je retrouve Peyo en formation 4 temps et lui confirme le bon fonctionnement de mon 912 depuis le stage Corse. La dernière étape de la journée doit me conduire à Argenton sur Creuse, après la traversée du massif central, en passant entre Saint-Etienne et Clermont-Ferrand. La météo à l'air OK sur ma route d'après les METAR via Nav2000, seul le vent arrivera plus fort à Romans dans l'après-midi. Départ. Une bonne demi-heure relativement turbulente précède une couverture nuageuse conséquente qui m'aura donné mon lot de difficultés. J'ai passé le col du Béal avec peu de plafond. Pas glop, pas glop ! Heureusement que le pendulaire est maniable et puissant, cela m'a permis de zigzaguer dans tous les sens pour me débarrasser de cette portion difficile (entre les couches, sur la couche, sous la couche….) Je contacte Clermont-Ferrand Info pour passer dans leur TMA et je me déroute à mi-chemin sur la base de Maringues pour choisir une meilleure route en fonction de la météo. J'arrive à l'heure du casse-croute de midi et mes hôtes sont adorables. J'y découvre un pendulaire de carnaval. En pédalant de la place avant les ailes battent et, dos au pilote, le passager mouline pour faire tourner l'hélice. Nous passons deux bonnes heures ensemble puis je repars après avoir pris la dernière météo, auprès d'un prévisionniste spécialisé aéronautique cette fois, qui finalement est correcte pour la suite. J'arrive à Argenton à 16h15. C'est un "vieux" club qui m'accueille et l'ambiance est très sympa. Les installations sont parfaites. Ils m'hébergent la machine avec gentillesse. De là, et après une bonne douche, mes amis et moi-même partons à Paris comme prévu pour la soirée surprise. Je dors dans la voiture pour reprendre des forces puisque le matin même j'étais dans les Alpes et réveillé tôt ! Arnaud a tout manigancé. On se fait un petit restaurant puis une boite de striptease très très très sympa ! Je donnerai l'adresse à ceux qui veulent. Cela coûte comme un plein d'essence d'ULM mais c'est bien cool. Nous rentrons à 5h30 du matin, les courbes des danseuses se mêlent alors à celles des Alpes dans mes rêves. Je reste quatre jours avec mes amis dans la Creuse. Nous nous régalons de petits vols locaux en soirée. J'emmène Jessica pour son baptême en pendulaire, Virgine m'accompagnera à 2000m.

vendredi 15 mai 2009

Corse - Oléron : 1ère partie

L'idée de départ : fêter mes 30 ans avec mes amis d'adolescence. Nous avions fait cela pour les 30 ans d'Arnaud. Cette année, Cédric aussi a eu 30 ans. Ayant acheté le Tanarg en fin d'année dernière, j'ai pu mûrir cela dans un coin de ma tête. Le moteur 4 temps offrant de nouvelles possibilités, faire ce voyage en vol c'est quand même plus sympa ! Surtout que, pour une fois, j'ai 10 jours de "vacances" grâce aux jours fériés qui tombent bien. Arnaud m'a demandé d'arriver le samedi avant 16h afin de rejoindre Paris en voiture pour une soirée surprise ! Le timing est délicat à respecter mais j'aime bien les objectifs ambitieux. Depuis le début de l'année, j'ai effectué peu de longs vols. La météo était souvent capricieuse et parfois je n'étais pas dispo. Donc, mon vol "d'entraînement" s'est résumé à un aller-retour à Bonifacio par une journée à vent. Soit environ 1h30 de vol. Pas terrible, mais déjà bien pour tester le Tanarg et mes modifications personnelles. Le mois de Mars est consacré à la préparation de la machine avec en parallèle la préparation grossière du tracé. Après un début du mois d'avril agité, je me concentre sur les 15 derniers jours. J'ai adopté le logiciel Navi sur PDA pour préparer mes vols. Je garde mon ancien GPS au cas où. J'emporte 30kg de bagages, matériel pour l'ulm compris.
Vendredi 1er Mai. Je décolle très tôt de Ghisonaccia pour rallier San Vincenzo rejoindre Massimo. Je survole la base paramoteur, Yves me souhaite bon vol en radio. Le temps est dégagé sur ma route maritime, tout est parfait. J'arrive sur la côte italienne sans le moindre souci. Après une heure de discussion avec mon copain Massimo, je pars pour remonter la botte. Je contourne Livourne, Pise, Viarregio, la Spezia et Gênes. Turbulences modérées et vent de face, je lutte pour conserver un cap. Après 2h30 de vol, je me sens tellement bien là-haut que je poursuis ma route. J'arrive à la piste d'Alpi Maritime, au pied des Alpes. 3h15 de vol depuis San Vincenzo. Chouette, belle progression ! Je sympathise avec deux pilotes locaux avec qui je trouve une pompe à carburant récalcitrante. On déjeune ensemble au village d'à côté.
Je dois patienter jusqu'au soir pour tenter le passage des Alpes et poser à Barcelonnette. Les pilotes de motoplaneurs Swift me donnent même le bon timing compte tenu des conditions qu'ils ont rencontré là-haut peu avant. 18h30 : décollage. Montée à 3800m et une heure de vol, le froid est intense mais j'ai l'équipement adéquat. Les reliefs s'enchaînent jusqu'à l'horizon, le soleil couchant fait jouer les ombres. Tantôt le massif est lumineux avec son épaisse couche de neige qui arrondi les crêtes et joue sur le blanc, le bleu ; parfois la roche brute domine encore ce paysage. Tantôt le massif est sombre, avec les fonds de vallées ombragés qui semblent vouloir m'entraîner dans des zones incertaines. Je me sens envahi par la beauté majestueuse des Alpes. J'ai un panorama extraordinaire devant mes yeux. Du bonheur.
Passage au sud du col de l'arche, je pose après des 360 pour perdre 2500m d'altitude. Il n'est pas très tard mais il n'y a personne sur l'aérodrome. Je fais du stop et trouve au village un hôtel pas trop cher mais assez cosy. L'accueil familial est très sympa. Pas de resto pour moi. Je termine mon sandwich de midi et quelques autres provisions rapidement car je suis bien trop heureux de pouvoir m'endormir pour reprendre des forces, demain je souhaite être au sud de Châteauroux en milieu d'après-midi.
Ce n'est pas encore gagné.

lundi 11 mai 2009

Trek HKS

Une bonne nouvelle. Greg, un ancien du club, et son épouse Stéphanie ont acheté leur premier ULM. Un Trek HKS avec Ixess 15. Un bon choix. Félicitations pour ce beau jouet et bons vols vers Annecy (et partout ailleurs). Je suis sûr que Céline et Yvon sont ravis de (re)trouver de nouveaux camarades de vol. Alors bonnes navs ensemble et venez nous voir !

dimanche 10 mai 2009

Corse - Oléron

Je ferai bientôt le récit de ma dernière balade solo.En tout cas, c'est la première fois que j'ai dû attendre que mon aile dégivre pour décoller ;) Dans l'attente, voici la trace GPS.