vendredi 15 mai 2009

Corse - Oléron : 1ère partie

L'idée de départ : fêter mes 30 ans avec mes amis d'adolescence. Nous avions fait cela pour les 30 ans d'Arnaud. Cette année, Cédric aussi a eu 30 ans. Ayant acheté le Tanarg en fin d'année dernière, j'ai pu mûrir cela dans un coin de ma tête. Le moteur 4 temps offrant de nouvelles possibilités, faire ce voyage en vol c'est quand même plus sympa ! Surtout que, pour une fois, j'ai 10 jours de "vacances" grâce aux jours fériés qui tombent bien. Arnaud m'a demandé d'arriver le samedi avant 16h afin de rejoindre Paris en voiture pour une soirée surprise ! Le timing est délicat à respecter mais j'aime bien les objectifs ambitieux. Depuis le début de l'année, j'ai effectué peu de longs vols. La météo était souvent capricieuse et parfois je n'étais pas dispo. Donc, mon vol "d'entraînement" s'est résumé à un aller-retour à Bonifacio par une journée à vent. Soit environ 1h30 de vol. Pas terrible, mais déjà bien pour tester le Tanarg et mes modifications personnelles. Le mois de Mars est consacré à la préparation de la machine avec en parallèle la préparation grossière du tracé. Après un début du mois d'avril agité, je me concentre sur les 15 derniers jours. J'ai adopté le logiciel Navi sur PDA pour préparer mes vols. Je garde mon ancien GPS au cas où. J'emporte 30kg de bagages, matériel pour l'ulm compris.
Vendredi 1er Mai. Je décolle très tôt de Ghisonaccia pour rallier San Vincenzo rejoindre Massimo. Je survole la base paramoteur, Yves me souhaite bon vol en radio. Le temps est dégagé sur ma route maritime, tout est parfait. J'arrive sur la côte italienne sans le moindre souci. Après une heure de discussion avec mon copain Massimo, je pars pour remonter la botte. Je contourne Livourne, Pise, Viarregio, la Spezia et Gênes. Turbulences modérées et vent de face, je lutte pour conserver un cap. Après 2h30 de vol, je me sens tellement bien là-haut que je poursuis ma route. J'arrive à la piste d'Alpi Maritime, au pied des Alpes. 3h15 de vol depuis San Vincenzo. Chouette, belle progression ! Je sympathise avec deux pilotes locaux avec qui je trouve une pompe à carburant récalcitrante. On déjeune ensemble au village d'à côté.
Je dois patienter jusqu'au soir pour tenter le passage des Alpes et poser à Barcelonnette. Les pilotes de motoplaneurs Swift me donnent même le bon timing compte tenu des conditions qu'ils ont rencontré là-haut peu avant. 18h30 : décollage. Montée à 3800m et une heure de vol, le froid est intense mais j'ai l'équipement adéquat. Les reliefs s'enchaînent jusqu'à l'horizon, le soleil couchant fait jouer les ombres. Tantôt le massif est lumineux avec son épaisse couche de neige qui arrondi les crêtes et joue sur le blanc, le bleu ; parfois la roche brute domine encore ce paysage. Tantôt le massif est sombre, avec les fonds de vallées ombragés qui semblent vouloir m'entraîner dans des zones incertaines. Je me sens envahi par la beauté majestueuse des Alpes. J'ai un panorama extraordinaire devant mes yeux. Du bonheur.
Passage au sud du col de l'arche, je pose après des 360 pour perdre 2500m d'altitude. Il n'est pas très tard mais il n'y a personne sur l'aérodrome. Je fais du stop et trouve au village un hôtel pas trop cher mais assez cosy. L'accueil familial est très sympa. Pas de resto pour moi. Je termine mon sandwich de midi et quelques autres provisions rapidement car je suis bien trop heureux de pouvoir m'endormir pour reprendre des forces, demain je souhaite être au sud de Châteauroux en milieu d'après-midi.
Ce n'est pas encore gagné.

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